lundi 1 août 2016

Je m'explique: tout événement, circonstance, phénomène doit être compris en deux temps avec un préalable majeur:

Bien séparer le passionnel du rationnel et c'est sans doute le plus difficile. L’envahissement de l'information est tel qu'il est très difficile de retrouver un fil de pensée un peu pur et quand on croit y parvenir il faut encore chercher.

Une fois ce préalable posé (et ce n'est pas mince, il faut s'atteler à
Un analyser: inventorier, segmenter, classer, garder et rejeter
Deux synthétiser sans se faire d'illusion de façon à recommencer sans cesse : analyse synthèse, sans fin.
Et parfois on parvient à une nouvelle synthèse qui soumise à la critique prend sens.
(Je t'avais prévenu)

Je me suis obligé à fonctionner selon cette méthode car au fil du temps et des événements j'ai pris conscience qu'il n'y avait, ici-bas que peu sinon aucune certitude et que seule notre vanité (vanitas) nous conduisait à en avoir.
Il y a un petit bouquin qui m'a pas mal troublé alors que j'étais tout jeune informaticien étudiant les langages, c'est un dictionnaire anglais, le "Rodget's".
Très dans la culture anglo-saxonne cet ouvrage unique organise le monde!
Les rubriques sont dans l'ordre:
1 existence
2 non-existence
3 reality
4 unreality
5 essence
Il n'existe rien en français d'une telle profondeur. Sans doute étrangère à notre culture latine.
Cette façon de fonctionner et cette méthodologie  m'ont très vite satisfait et j'ai joué à les appliquer dès que je ne comprenais pas ce qui se passait autour de moi. Et il y a beaucoup de choses que je ne comprends toujours pas.
Tu noteras ici que nous parlons de la même chose: pour toi, comprendre demain et  pour moi comprendre tout court.

Et aujourd'hui, je suis d'accord avec toi. Ça va mal de tous les côtés.
Tu as du lire comme moi les bouquins de Desmond Morris, ce zoologiste fou qui a prétendu que la société humaine fonctionnait selon les mêmes principes que les sociétés animales qu'il étudiait.
Pas si fou que ça. Son approche d'un système qui comprend des groupes distincts qui s'organisent avec des dominants, des dominés, des valeurs et des règles distinctes recoupe magnifiquement les notions mathématiques de systèmes disjoints chacun avec ses valeurs et opérateurs tels que depuis un système il est impossible d'admettre les valeurs et opérateurs d'un autre.
Je ne sais pas si tu me vois venir?
Notre société constitue un système complet avec des valeurs propres qui font qu'il fonctionne plus ou moins bien (plutôt moins).
Ce système admet une hiérarchie de valeurs  qu'il est très difficile de définir (pas les valeurs mais la hiérarchie).
On pourrait s'atteler à définir cette hiérarchie et beaucoup de nos  philosophes l'ont fait: Les explications de ce système judéo-chrétien ou occidental sont pléthoriques et tellement denses qu'on ne s'y retrouve que difficilement.

Ce système fonctionne donc mal, c'est vrai et tu le dis sur tous les tons, mais c'est viscéralement le nôtre et nous y sommes attachés sans même pouvoir imaginer qu'il puisse être autrement malgré ses faiblesses et ses quelques forces.
On ne saurait en imaginer un autre.

Et pourtant il en existe un autre dont l'existence nous pose un problème vital.
Le monde musulman à côté duquel nous avons été élevés, toi et moi, pose aujourd'hui au monde occidental des questions insolubles.
Il soumet notre pauvre système judéo-chrétien à des coups de boutoir qui secouent les cœurs et les consciences.
Questions Insolubles pour notre système de valeurs et paradoxalement des évidences dans le leur. A l'inverse, ce que nous ce que nous croyons vrai, leur est odieux à l'évidence. Pourquoi?

Comme nous tous Je me suis interrogé sur cette difficulté d'associer nos deux systèmes apparemment si proches.
J'ai lu et la bible un peu et le coran très peu et surtout j'ai essayé de me pénétrer de l'esprit des sociétés arabes que j'ai côtoyé. Les copains, les amis, les collègues musulmans et j'ai élaboré une sorte de grille d'analyse que j'élabore sans cesse.
De façon presque obsessionnelle je place au sommet (je devrais dire en cause première) la liberté puis la responsabilité.
Ce sont les clés de voute du monde judéo chrétien et la clé de voute de l'islam est la soumission. Dieu est tout et l'individu ne décide rien sans Dieu et donc n'est responsable de rien.
Cette inexistence de l'homme est telle que le futur n'existe pas et que le langage courant interdit de l'utiliser pour exprimer un projet, une entreprise, une décision sans ajouter "s'il plait à Dieu". Sommaire? pas tant que ça. L’imprégnation depuis l'enfance et des générations conduit à une atrophie de toute velléité d'affirmation.
Encore une fois, je ne juge pas si c'est bien ou mal. Au contraire, je dis qu'autant que je puisse me débarrasser de ce qui m'a imprégné depuis mon enfance et des générations qui m'ont fait, les valeurs de l'islam pourraient convenir à condition qu'on ne les bouscule pas. Le monde occidental bouscule les valeurs de l'Islam et les prétend sans valeur.
C'est dramatique pour les uns et pour les autres.
A ce stade, se pose la vraie question du choix vital.
Notre génération a connu la seconde guerre. Nous étions petits, il est vrai, mais nous avons compris ce qu'a été pour l'Europe la question de la survie.
Au sommet de toute crise, de tout paroxysme, lorsque se pose la question de la survie, de la vie et de la mort, c'est tout un système de valeurs qui se réorganise naturellement.
C'est ce qui est en train de se passer aujourd'hui.
Notre système, déjà mal en point par ses propres insuffisances est confronté à un corpus idéologique que je ne sais pas nommer autrement qu' "Alien" faute de disposer des neurones qui me permettrait de le comprendre et de m'en défendre.

Je t'envoie ceci en m'arrêtant à ce stade.
Il fait très beau et je vais promener Hanoï .C'est le nom de la petite bête que je partage.

C'est tout simple.

APEX